FRANCOPHONIE
par Jean-Claude Demari
Le temps du féminin, UN ALBUM NOIR BRILLANT
« A midi, il faisait nuit noire » : on ne sort pas indemne de cet album concept.
La voix est pourtant douce, envoûtante, les synthés et leurs boucles parfois enjoués.
Mais le voyage et son verbe, s’ils sont beaux, sont sévères : Mademoiselle Martine est dotée d’une folle imagination, poétique, érotique et cruelle.
Le Temps du Féminin ne pourra vraisemblablement advenir qu’après une période de guerres et d’apocalypse (« Nuit noire », « Le chant des vivants »…).
Le voyage se déroule en trois étapes : cinq stations introductives sur Aujourd’hui. Thème principal, « La Femme Sauvage ». Une autre femme (« Elodie ») y est brisée, violée. L’homme, lui, est à la guerre (« Ton Cœur »). Les sept stations suivantes évoquent l’Apocalypse et la post apocalypse. Les quatre dernières dessinent un autre Aujourd’hui, guère plus réjouissant.
Les derniers mots dits sont à la hauteur de ce long poème : « Je ferme mes paupières et j’ouvre grand les yeux. »
Le temps du féminin, A BRILLIANT BLACK ALBUM
“At noon, it was pitch black“, this concept album is hard to leave unscathed.
The voice is soft and bewitching, the synths and their loops sometimes playful.
But the journey and the words, though beautiful, are severe: Mademoiselle Martine has a wild imagination, poetic, erotic and cruel.
Le Temps du Féminin is likely to come only after a period of war and apocalypse (“Black Night”, “Song of the Living”…).
The journey unfolds in three stages: five introductory stations on Today. Main theme, “La Femme Sauvage”. Another woman (“Elodie”) is broken, raped. The man is at war (“Ton Coeur”). The next seven stations evoke the Apocalypse and the post-apocalypse. The last four sketch out a different Today, one that’s hardly any happier.
The last words spoken are worthy of this long poem: “I close my eyelids and open my eyes wide.”