Le passage
Il est tard
Le ciel se plisse en doux nuages volants
Et sur mes mains marquées
Par les traces du temps
Fleurissent
Des fleurs d’automnes fanées
De sombres cantiques de la mer
Se mêlent au murmure des pierres
Et scandent la longue marche
Celle qui me donne envie de pleurer.
Je demande protection aux arbres, à la lune,
Aux montagnes et aux dunes.
Mon corps s’allonge sur un lit de fougères
Dans le parfum de l’humus.
Je suis l’eau dormante,
L’ambre végétal,
le venin séduisant, l’aigle de cristal
Je suis la terre
Qui chante au coucher du soleil
Ta main posée sur la mienne
Je me prépare
A boire la pénombre
A respirer la nuit
A embrasser la brise
Mes lèvres s’abreuvent à la coupe d’airain
Au filtre des ténèbres, à l’espoir de lumière.
Mon souffle ondule lentement,
Au rythme de mon sang.
Et mon cœur apaisé suit le flux et le reflux
De la vague.
Autour de moi flottent les étoiles,
Comme des rubans de poussière d’or
J’entre en fusion dans le ciel agrandi
Je ferme mes paupières et j’ouvre grands les yeux.